L’assertivité, la carte et le territoire

assertivitéPartager un point de vue différent avec un interlocuteur peut être préjudiciable à la qualité de la relation ou au contraire nous permettre d’établir un échange fructueux qui enrichit et ouvre les horizons de chacun des protagonistes.

La carte et le territoire

Nous concevons fort bien que la représentation que nous nous faisons du monde est inévitablement différente de la réalité. Or nous pouvons avoir tendance à confondre la carte avec le territoire c’est à dire que notre représentation du monde a tendance à se confondre avec la réalité.
Dans ce cas, au lieu d’exprimer nos convictions, nos impressions ou nos sentiments, nous avons tendance à asséner des pseudo vérités soi disant intangibles pour exprimer nos perceptions.
Si deux interlocuteurs sont l’un et l’autre dans cette disposition et qu’ils ont une perception différente, cette situation conduit inévitablement à la confrontation. Deux réalités s’affrontent…

Différence de perception

Considérons le dessin suivant pour illustrer le propos.
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Le monde se divise en deux catégories : ceux qui voient, sur ce dessin, une jeune femme et ceux qui y voient une vieille femme. Ceci illustre les différences de perceptions pour une seule et même réalité (l’image). Cette représentation (le territoire) peut donner lieu à une interprétation fort différente (la carte mentale que chacun se fait de la même image). Si chacun exprime ce qu’il voit comme étant la réalité applicable à tous, il se trouvera inévitablement quelqu’un pour ne pas partager la même perception. Si la personne exprime sa perception « personnellement, je vois dans ce dessin une femme jeune de trois quart dos portant un collier rouge », alors quelqu’un qui voit naturellement la veille femme pourra exprimer sa perception dans des termes similaires « moi je vois une veille femme avec un fort menton et un nez crochu ». Dans ces conditions le dialogue s’instaure et les protagonistes en arriveront très rapidement à la conclusion que les deux interprétations sont aussi valables l’une que l’autre parce qu’ils auront fait l’effort de comprendre le point de vue de leur interlocuteur. Ce faisant, ils auront, par ailleurs, enrichi leur propre carte du monde en étant à présent capable de voir, non seulement ce qu’ils percevaient initialement, mais également l’autre représentation possible de l’image.

Exprimer ses perceptions c’est respecter son interlocuteur

Cet exemple simple illustre les vertus de la communication non violente : exprimer ce que l’on ressent, ce que l’on pense, nos sentiments, plutôt que d’asséner des pseudos vérités qui ne sont que l’expression de notre carte mentale du monde.
«  je vois une jeune femme » est inaliénable, tangible, incontestable; c’est l’expression des perceptions de la personne qui s’exprime. « ce dessin représente une jeune femme » est éminemment sujet à interprétation, critiquable et subjectif. La première formule n’engage que la personne qui la prononce et ne peut mettre son interlocuteur en porte-à-faux, la seconde impose une représentation du monde que tous ne peuvent partager.

Faire preuve d’assertivité pour maintenir une relation durable

Il est possible de réagir de façon constructive face à une personne qui a tendance à vouloir imposer sa propre carte du monde comme une réalité :

  • reformuler, et demander à son interlocuteur de préciser son point de vue si nécessaire
  • accueillir le point de vue de son interlocuteur comme valable : « j’ai bien entendu ton point de vue et je comprends pourquoi tu penses ainsi »
  • exprimer son propre point de vue : « si tu me le permets, je souhaites t’exprimer mon propre point de vue qui se trouve être différent du tien ».

Notre interlocuteur, se sentant reconnu pour sa représentation du monde, n’a alors aucune difficulté pour débattre de la question puisqu’il n’est pas fait atteinte à sa propre carte mentale : je comprends et respecte sa perception. Le dialogue et l’entente peuvent alors s’engager.
La perception seule fait office de réalité pour chacun d’entre nous, ne pas la respecter c’est donc porter atteinte à l’identité même de la personne. Il est impossible d’aller à l’encontre d’une perception fusse-t-elle erronée : puis-je prétendre que mon interlocuteur ne ressent pas ce qu’il ressent ?
Faire preuve d’assertivité et savoir s’exprimer sans imposer sa carte du monde comme LA réalité sont des atouts incontournables pour rentrer en relation avec l’autre, enrichir son point de vue et être en mesure d’avoir une influence sur ce que les autres pensent ou perçoivent.
C’est une des clefs pour entretenir des relations interpersonnelles harmonieuses.

Et vous, êtes-vous en mesure d’exprimer vos sensations et perceptions plutôt que d’affirmer des pseudo-vérités ?
Pouvez-vous envisager d’entretenir des relations durables avec une personne avec laquelle vous n’êtes pas d’accord sur quelque chose d’important ?
Considérez-vous que des différences de points de vue et de perceptions sont sources de richesse et de créativité ?
Pour aller plus loin dans la communication non violente, l’assertivité et le développement de votre potentiel relationnel, contactez-moi pour un accompagnement personnel, un séminaire de cohésion d’équipe ou une formation en management par l’autonomie et la qualité de la relation. Vous pouvez utiliser pour ce faire le formulaire de contact disponible en bas de cette page.
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Dans un article traitant de la distinction entre équilibre et harmonie, j’abordais le caractère dynamique et la vocation durable de l’harmonie. Pouvoir compter sur les autres est crucial pour inscrire la recherche de l’harmonie dans une bonne dynamique car il me semble difficilement concevable d’entreprendre une telle quête en ne comptant que sur soi-même.

Partager et utiliser la complémentarité

Savoir compter sur les autresAu sein du groupe de jazz dans lequel j’évolue en tant que guitariste, je partage la responsabilité de maintenir la ligne harmonique (la succession des accords du morceau) avec le bassiste. Lui et moi sommes chargés de jouer de façon coordonnée ce qui constitue l’ossature du morceau. Ce qu’il est important de comprendre c’est que nous nous partageons la tache. Il est en charge de jouer certaines notes de l’accord, notamment la fondamentale qui en est la composante principale, ce qui me laisse la possibilité de jouer d’autres notes de façon à constituer une expérience auditive la plus riche possible. Quand le bassiste improvise, il me revient alors de reprendre à ma charge les notes qu’il jouait jusque là. Ainsi, nous sommes en tout point complémentaires et solidaires pour maintenir et enrichir l’harmonie.

Faire des demandes claires

Maintenir l’harmonie au sein d’un couple, d’une équipe ou d’un groupe c’est faire preuve de cette solidarité, se montrer disponible et flexible mais également savoir demander, partir du principe que l’on peut compter sur les autres. La rapidité avec laquelle chacun est capable de s’adapter pour conserver l’harmonie du groupe et la confiance que l’on porte à ceux qui y contribuent sont les clefs de cette dynamique.
Demander quelque chose à quelqu’un qui compte pour moi c’est lui permettre de grandir mais aussi de tenir une plus grande place dans l’écosystème de ma vie. C’est également, à cette occasion, la possibilité pour elle ou lui de me faire plaisir, de me soulager ou tout simplement de partager quelque chose avec moi. Au fil de nos interactions, nous entretenons et nourrissons une relation sincère et constructive.

Impliquer l’autre

Beaucoup de personnes semblent souffrir de ce que leur proches ou leurs collègues ne leur proposent pas leur aide lorsqu’ils en ont besoin. Je constate bien souvent que ces personnes n’ont pas su exprimer suffisamment clairement leur besoin envers les personnes sur lesquelles elles aimeraient pouvoir compter. Savoir demander simplement, directement, sans utiliser de sous-entendus, sans marquer ni rancœur, ni ressenti négatif, c’est ouvrir la porte aux autres, leur permettre de rentrer dans mon univers et me témoigner que je compte pour eux. Les activités qui m’étaient jusque là exclusivement dévolues, deviennent un travail d’équipe ; mon écosystème s’agrandit et la dynamique de l’harmonie peut s’installer. J’ai créé un sentiment d’appartenance qui implique que chacun se sent concerné. D’une tache individuelle, pauvre en interaction, j’ai fait un travail d’équipe avec toute la synergie que cela implique.

Est-ce que la synergie a un sens pour vous ?
Avez-vous le sentiment de gagner en plaisir et en efficacité lorsque vous créez du lien et impliquez d’autres personnes ?
Estimez-vous que vos demandes sont suffisamment claires lorsque vous demandez à quelqu’un de vous aider ?
Souhaitez-vous parvenir à travailler en équipe de façon plus fluide et naturelle ?
Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à me contacter. Pour ce faire vous pouvez utiliser le formulaire disponible plus bas sur la page.

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